Observation
du doublet du Sodium dans le spectre de la planètre Mercure
Une tentative
pour détecter l'exosphère Na
Sodium
observation in the spectrum of Mercury planet
A tentative for detect the
Na exosphere
Cette observation de la planète
Mercure a été réalisée le 21 décembre 2005. Les mesures ont été faites entre
6h30 TU et 7h15 TU. L'élongation de Mercure par rapport au soleil n'était que
de 18°. Le télescope était une Celestron 11 (diamètre de 0,28 m). Les spectres
ont été acquis avec le spectrographe LHIRES III à la résolution R=17000 (réseau
de 2400 traits/mm). A propos de l'exosphère Na de Mercure, voir par exemple
ici : http://www.cosis.net/abstracts/EAE03/08154/EAE03-J-08154.pdf
The observation of Mercury was carried
out the 21 dec 2005. The measure were made between 6:30 and 7:15 UT, namely
during daytime or with the Sun just below the horizon. The Mercury elongation
is only 18 deg. The telescope is a Celestron 11 (11-inch aperture). The spectra
were taken at a resolution of R=17.000 with the LHIRES III (2400 g/mm grating).
About Mercury Na exosphere see here: http://www.cosis.net/abstracts/EAE03/08154/EAE03-J-08154.pdf
Observation
de Mercure au petit matin - Castanet Tolosan par une température
de -5°C, alors que le brouillard devient envahissant. Le télescope
pointe Mercure. L'élongation par rapport au Soleil n'est que 18°.
Observation of Mercury in the early morning - Castanet Tolosan observatory
- Temperature
of -5°C, Fog becomes invading the sky. The telescope is directed toward Mercury. The
elongation compared to the Sun is only 18°. |
Pose
unique de 180 secondes, acquise 10 minutes avant le lever du Soleil.
Le spectre de Mercure est le trait brillant au centre. Les longueurs
d'ondes vont croissantes de gauche à droite. Le spectre de la planète
se superpose à celui du fond de ciel, fort lumineux au moment de
la prise de vue. Le spectre du fond est celui du Soleil "éclairant"
notre atmosphère. Les spectres de Mercure et de notre atmosphère
sont très semblables : c'est normal, la source de lumière est la
même. On remarque tout de même quelques différences. Tout d'abord,
un décalage systématique spectral pour bon nombre de raies
entre les deux spectres. Ceci est très évident par exemple pour
le doublet du sodium au centre. Le décalage, d'environ 0,75 A, lié
à l'effet Doppler causé par l'éloignement de la planète Mercure
à la vitesse de 38 km/s au moment de l'observation. Ensuite, certaines
raies apparaissent non décalées. Ce sont des raies telluriques provoquées
par l'absorption spectrale de la vapeur d'eau présente dans notre
atmosphère. Elles sont bien marquées car l'observation
a été faire au raz de l'horizon, d'où une masse d'air traversée
très importante.
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Addition
de 15 spectres de la planètes Mercure, chacun posé 3 minutes. L'observation
a débuté alors qu'il faisait nuit, avec une planète très proche
de l'horizon, à 6h33m TU le 21 décembre 2005. Elle c'est achevée
à la lumière du jour à 7h14m TU.
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Le
spectre de Mercure après soustraction du fond de ciel. Celui-ci
est estimée de part et d'autre de la planète et soustrait en utilisant
l'outil L_SKY2 de Iris.
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Le
spectre seul de l'atmosphère à fort rapport signal sur bruit, fait
juste après l'observation de Mercure. Compositage de 5 cliché individuels.
Ce document va servir à évaluer les différences entre le spectre
réfléchie par la lumière solaire à la surface de Mercure et
le spectre observé depuis la Terre. Cela se fait par une simple
soustraction des deux spectres (voir plus loin)
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Les
spectres 1D de Mercure en haut et de l'atmosphère terrestre
en bas (les spectres ont été "binné" avec l'outil L_OPT).
On peut noter la coincidence des raies de la vapeur d'eau entre
les deux spectres. Cependant, il est évident qu'avant soustraction,
pour détecter la fluorescence dans les raies du sodium, les spectres
doivent êtres décalés en longueur d'onde pour compenser l'effet
Doppler de 0,75 A.
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C'est
ce qui a été fait ici. Toujours en haut le spectre de Mercure, et
en bas, celui de l'atmosphère. Les raies propres du Soleil ont
été mise en coincidence. A ce stade, il est donc possible de soustraire
les deux spectres, mais il y a un problème évident, les raies telluriques
ne seront pas correctement soustraites, puisque décalées, ce
qui va provoquer quantités d'artefact, rendant impossible toute
interprétation. La seule solution est de retirer le spectre de H2O
des deux spectres avant soustraction.
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En
bas, le profil spectral observé de Mercure. Au milieu, un spectre
synthétique de la vapeur d'eau produit par VisualSpec. En haut,
le spectre de Mercure débarrassé des raies telluriques de la vapeur d'eau
en utilisant le spectre synthétique.
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En
bas, le spectre de Mercure avec les raies telluriques corrigées.
Au centre, le spectre de fond de ciel avec les raies telluriques
retirées et recalé en longueur d'onde pour que les raies du sodium
coincides avec celles du spectre de Mercure. En haut, le spectre
de Mercure moins celui du ciel (après avoir mis à l'échelle ce dernier
sous VisualSpec). Les raies solaire ont bien disparut, y compris
les intenses raies du Sodium. Normalement, après soustraction, l'émission
exosphérique du sodium doit apparaître comme deux pics au niveau
des raies D1 et D2 du sodium.
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On note un pic d'émission au niveau de D1, mais
pas au niveau de la raie D2. Il est difficile d'affirmer si le pic constaté
est la signature de l'exosphère de Mercure. Le traitement est délicat, il est
assez probable que l'on observe ici un résidu accidentel de retrait de H2O. En
outre, on se situe clairement en limite des possibilités de l'instrumentation :
normalement les spectrographes utilisés pour cette détection ont un pouvoir
de résolution de R = 100 000, alors que la résolution de Lhires n'est que de
R = 17 000. L'émission exosphérique est donc non résolue et ne peut se manifester
avec Lhires que comme une très subtile déformation des raies du sodium. De nouvelles observations sont nécessaires pour
confirmer ou infirmer ce premier résultat...
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