LE "STAR
ANALYSER" Principe d'utilisation Le Star Analyser est un réseau à transmission disposé dans un monture circulaire de filtre standard de 31.75 mm de diamètre. Le réseau comporte 100 traits/mm et présente un blaze très efficace (blaze = l'énergie lumineuse incidence est dirigé dans un seul spectre avec un haut degré d'efficacité). Il s'agit d'un composant à bas coût qui peut être commandé auprès de la société Sheliak. Le Star Analyser doit être placé quelques millimètres ou quelques dizaines de millimètres en avant du plan du détecteur. De cette manière toutes les étoiles du champ image vont être accompagnées d'un spectre. L'emploi du dispositif est immédiat, efficace pour de la spectrographie à basse résolution et pédagogique. L'agrément d'utilisation est encore accru en utilisant un appareil numérique réflex comme détecteur puisque les spectres apparaissent directement en couleurs, et ce, sur un champ étendu. Pour plus d'informations techniques sur le principe d'utilisation des réseaux dans un faisceau convergent de télescope, consulter cette page spéciale.
La qualité des spectres délivrée par ce type de spectrographe est limitée essentiellement par deux facteurs : - la finesse des images qu'est capable de restituer le télescope (elle dépend de la qualité optique, de la précision de la focalisation, du suivi, de la turbulence atmosphèrique). - les aberrations de la formule optique. La turbulence atmosphérique est surement le facteur dégradant dominant de la résolution spectrale dès que la focale du télescope dépasse 2 mètres pour fixer les idées. C'est le paramètre le plus génant car il détruit une partie du continu scientifique (les résultats ne sont pas reproductibles d'un moment à l'autre à cause des variations du seeing). Ici, nous avons utilisé un Celestron 11 (f=2800 mm) auquel est associé un réducteur de focale Astrophysics qui réduit la dite focale d'un facteur 0,6 environ. Le dispositif disperseur est placé juste en avant du réducteur de focale. Pour réduire les méfaits d'un mauvais suivi, l'axe perpendiculiare à la dispersion est confondu avec la direction des ascension droite. L'aberration optique la plus importante est la coma chromatique. On peut mesurer son importance dans les spots diagrammes ci-dessous, déterminés avec un logiciel de calcul optique. On y trouve la dimension des taches images pour trois longueur d'ondes alors que le réseau Star Analyser est situé 85 mm en avant de la surface du détecteur et alors que le télescope est un Celestron 8 (f=2000 mm).
On peut annuler la coma chromatique en ajoutant un prisme de petite angle au sommet dans le faisceau, par exemple accolé au réseau Star Analyser. Ce prisme dévie la lumière dans la direction opposé à celle du réseau. En couplant ces deux éléments optiques on obtient un GRISM. La déviation globale résultante est assez faible car celle causée par le prisme et celle causée par le réseau se compensent en partie, comme nous venons de le dire (c'est du reste ce petit angle de déviation ainsi atteind qui explique la réduction des aberrations optiques). En revanche, la dispersion spectrale est pratiquement celle du réseau seul, car le prisme en lui-même disperse très peu (il a petit angle au sommet).
Le gain en réduction des aberrations est illustré par les spot-diagrammes ci-après, tracé dans les même conditions que précédemment, mais cette fois en associant un petit prisme au réseau Star Analyser :
Si le Star Analyser peut être utilisé seul sans problème, en particulier pour des applications à très basse résolution spectrale pour viser des objets faibles, l'apport du montage GRISM peut être avantageux si on souhaite un résolution spectrale un peu plus conséquente.
Les deux photographies ci-dessous montrent le dispositifs expérimental utilisé pour réaliser les spectres présentés dans cette page :
Le spectre de l'étoile Alpha Gémaux (Castor) Le spectre est obtenu en appuyant en continu sur le bouton de rattrapage en ascension droite du télescope durant la totalité de cette pose de 10 secondes. Ceci a pour effet d'élargir le spectre suivant un axe perpendiculaire à la dispersion, ce qui améliore sa lisibilité. Le trait vertical à gauche est l'image filé de l'étoile à l'ordre zéro. L'examen de cette image montre le petit spectre produit par le prisme du dispositif GRISM. Le spectre proprement dit est carcactéristique d'une étoile de type spectral A2V. Les raies de Balmer de l'hydrogène sont serrées dans le bleu. La fameuse raie Halpha (à 656 nm) est la première que l'on trouve en arrivant dans la partie rouge du spectre. En allant plus loin vers l'infrarouge, les raies larges sont causées par notre propre atmosphère (molécules O2 et H2O). Plus loin encore dans l'infrarouge, le spectre prend une inattendue teinte bleu : nous voyons une réplique à l'ordre deux du spectre de Castor (la partie bleu du spectre d'ordre 2 recouvre la partie rouge du spectre d'ordre 1).
Le spectre de Alpha Cocher (Capella) ou l'aide à la focalisation Ci-après, trois spectres de Capella réalisés par la méthode du filé durant la pose (ici de 3 secondes). La focalisation du télescope est légèrement modifiée entre chaque prises de vue. Ce type de document permet de mieux apprécier la finesse des raies, et donc aide à focaliser l'instrument.
Le spectre de l'étoile Zeta Tau L'étoile Zeta Tau (une étoile Be célèbre) est photographié en compositant 15 poses de 2 secondes (noter la brièveté des temps d'exposition) :
Le spectre de la nova Vulpeculae 2007 (V458 Vul) Au moment de l'observation (15 septemebre 2007 à 20h55 TU), la nova est de magnitude V 11.5 (d'après les données AAVSO). On réalise le compositage de 12 clichés exposés chacun 1mn30s. On observe un spectre nébulaire intense, avec une très forte raie Halpha (qui colore du reste en rouge l'image d'ordre zéro et doit bien fausser les mesures photométriques...). Cette allure du spectre est carcatéristique de l'enveloppe 40 jours environ après le début de l'explosion de la nova.
Les étoiles Wolf-Rayet sont parmis les plus chaude de notre galaxie. Leur spectre très particulier montre des raies d'émissions intenses d'éléments fortement ionisées. L'étoile numéro 5 du catalogue Wolf-Rayet est de magnitude V=10,5 et est située aux coordonnées (2000.0) AD=2h52m11s, DEC=+56°56'07". Le temps de pose est de 18 x 90 s, toujours avec un C11 (D=0.28 m), un réducteur de focale Astrophysics et un raiseau à diffraction Star Analyser associé au petit prisme de correction des aberrations optiques. La caméra est un appareil photo numérique Canon EOS350D avec le filtre de réjection IR retiré. Le champ de WR5 révèle aussi une faible étoile Be, identifiable par l'émission de la raie Halpha. C'est BD+56 727 de magnitude V=10,6 (AD=2h51m30s, DEC=+56°57'28"), aisément idendifiée dans la base de données BeSS ! Le champ contient aussi l'étoile variable pulsante semi-régulière W Per, très rouge, de spectre M4.5. Cet objet est de magnitude V=9.1. Son spectre est intense dans l'infrarouge, cette partie apparaissant en blanc dans l'image ci-dessous (les filtres RVB de la matrice de Bayer du boitier Canon modifié sont décolorés dans l'IR, aussi le capteur fonctionne comme un détecteur noir et blanc dans cette partie du spectre - voir ici). Il n'y a pas de recouvrement de l'ordre 2, tout simplement parceque cette étoile ne produit pratiquement pas de photons bleu (l'ordre 2 est donc quasi imperceptible).
La nébuleuse planétaire NGC 7662 Compositage de 6 poses de 90 secondes : |
L'image
d'ordre zéro est à gauche (légèrement colorée par la dispersion dans le prisme
associé au réseau).
A droite le spectre est dominé par les raies de l'oxygène
interdit [0III] (bleu-vert) et Halpha (en rouge).