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TEST DU
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A droite le CoolPix 950, à gauche le CoolPic 990. Au premier plan des optiques additionnelles d'origine Nikon (le grand-angle ref. WC-E24 et le télé ref. TC-E2). |
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Après avoir utilisé avec plaisir durant quelques temps l'appareil photographique numérique Nikon CoolPix 950 (CP950), la tentation a été forte d'exploiter son grand frère, le Nikon CoolPix 990 (CP990). Cette page présente quelques élément de comparaison entre ces deux modèles de la gamme Nikon. Bien sur l'appréciation sera basée sur des images à caractère astronomique ! Il est bien entendu possible d'utiliser ces appareils pour des prises de vu plus traditionnelle, mais il est tout a fait excitant d'évaluer leur possibilité pour l'imagerie à faible flux, un domaine où les performances des photoscopes progressent régulièrement. Mais attention, il ne faut pas trop se faire d'illusions : il n'est pas question pour l'instant d'exploiter les appareils numérique grand-public pour des applications astronomique à caractère scientifique car nous restons encore très en retrait des possibilités des caméras astronomique spécialisées. Mais le pur plaisir de l'observation n'est pas interdit, et il faut reconnaître que ces petites machines, que l'on voit se multiplier sur les étalages, sont particulièrement ludiques à exploiter pour photographier notre ciel. Il se confirme en tout cas qu'il est quasiment impossible de revenir à la photographie argentique après avoir touché au numérique ! Quels sont les plus du CP990 par rapport au CP950 ? Qu'est-ce qui peut justifier un écart de prix de l'ordre de 3000 F entre ces deux produits ? Faut-il passer du CP950 au CP990 ? Sans donner des réponses définitives à ces questions (trop subjectif comme sujet), je vais exposer quelques pistes qui vous permettrons de nourrir votre réflexion. Ce qui m'a fait craquer en son temps pour le CP950, c'est la possibilité de réaliser des poses relativement longues, jusqu'à 8 secondes. C'est une caractéristique tout à fait fondamentale, pratiquement unique au moment de la mise en service du CP950. Et indiscutablement, ces 8 secondes font toute la différence : en utilisant l'optique d'origine il est par exemple possible de saisir des étoiles jusqu'à la magnitude 8 en posant l'appareil sur un simple trépied. Pas si mal que ca ! Il faut ajouter que la qualité générale du CP950 ajoute notablement à l'agrément d'utilisation. C'est un produit sérieusement réalisé et robuste avec un très bonne qualité d'image. Et voici l'arrivée du CP990, avec une caractéristique très largement ignorée dans les tests et revues de matériel le concernant : la pose B. Tout astronome digne de ce nom ne peut que redresser les oreilles lorsqu'on évoque la pose B. L'imagerie numérique grand-public devient à présent quelque chose de sérieux pour nous, les astronomes ! Le pas accompli est important sur le CP990 puisque celui-ci autorise des poses jusqu'à une durée de 60 secondes. Pour qui connaît un peu la technique CCD, cela laisse auguré des performances très astreignantes, mais ne manque pas non plus de soulever des questions sur l'efficacité, en particulier en raison de l'apparition inévitable du signal d'obscurité puisque le détecteur n'est pas refroidi. Accessoirement le CP990 arbore un CCD qui fait prévaloir 3.34 millions de pixels (2 millions pour le CP950). A noter ici que l'information Nikon n'est pas correcte : le nombre effectif de pixels est de 2048x1536, ce qui ne fait que 3.1 Mpixels, mais ne chipotons pas (tous les fabriquants gonflent les chiffres). Franchement, de telles performances tiennent plus de l'argument publicitaire pour faire vendre que d'un réel progés pour l'utilisateur sur ce type de photoscope. La différence de qualité d'image est particulièrement marginale, et nous verrons que cette qualité est surtout fixée par l'optique, qui elle n'évolue pas entre les deux appareils ! Il faut ajouter que CP990 génère des images pesant plus de 9 Moctets en format non compressé. C'est énorme : les cartes mémoires sont vite saturées et les manipulations sur ordinateur sensiblement alourdies, tout ceci pour un gain faible en qualité d'image, je le répète. |
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Tous les appareils numérique sauvegardent leur image dans le format JPEG qui permet des taux de compression intéressant, mais au détriment d'une perte de qualité d'image. Pour certaines utilisations à vocation astronomique il est tout a fait obligatoire que l'appareil permette en plus une sauvegarde dans un format non comprimé. C'est le cas pour les CP950 et CP990 qui utilisent au besoin le format TIFF. On retrouve à présent cette fonctionnalité intégrée dans la plus part des appareils de milieu et de haut de gamme. Avec la capacité de réaliser une pose longue, cette caractéristique doit être un élément de choix déterminant d'un photoscope. |
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Mauvais point pour le CP990 (mais aussi pour tous les appareils actuels à ma connaissance) : impossible de sélectionner une zone dans l'image pleine résolution acquise, ce qui impose de sauvegarder des images inutilement volumineuses (imaginez un disque de Jupiter qui couvre 800 pixels dans une image qui en comporte plus de 3 millions, au secours !). Une WebCam est largement plus efficace dans ce type de situation. |
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Les images ci-après permettent de comparer les résultats obtenus avec un CP950 et un CP990 dans une situation typique de prise de vu caractéristique de notre domaine : il fait nuit, mais le ciel est éclairée par une Lune de 12 jours. Nous sommes bien sur à l'observatoire du Pic du Midi, vous l'avez deviné. L'instrument au pied du télescope de 1 mètre est une lunette Takahashi à l'extrémité de laquelle est monté un spectrographe (aout 2000). |
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La qualité image fournie par le CP990 apparaît immédiatement différente de celle du CP950. La sensibilité du CP950 est notablement supérieure à celle du CP990. Puisque la densité des pixels est plus élevée dans le CP990, les pixel en question sont plus petits et collectent donc moins de flux pour un temps de pose donné. Ceci est un effet pervers de l'augmentation croissante du nombre de pixels dans les photoscopes grand-public. C'est grave car en imagerie astronomique la sensibilité est tout a fait cruciale. A temps de pose égal j'estime que le CP990 est deux fois moins sensible que le CP950. C'est énorme et lourd de conséquence sur le choix final. Il y a ensuite la saturation des couleurs bien supérieure avec le CP950. Celui-ci produit des images plus spectaculaire et agréables regarder que le CP990. D'aucun dirons que le CP990 restitue une image plus fidèle, mais d'une part cela reste a démontrer, et d'autre part il y a le gout de chacun. Et je préfère de loin les tonalités du CP950. A ma décharge, lors des prises de vue avec le CP990 je n'ai pas fait de correction de la balance des blancs. Peut être que cela aurait changé les choses, de nouveaux tests restent à réaliser. Il n'en demeure pas moins vrai qu'avec les réglages de base, le CP990 donne des images bien plus neutre que le CP950 et moins "péchus" a mon avis (très personnel). Les images qui suivent montre notre scène photographiée en utilisant le CP990 en jouant a fond la carte de la pose. Petit détail au passage qui a son importance : la pose B du CP990 est une authentique pose B, c'est à dire qu'il faut appuyer continûment sur le bouton du déclencheur pour réaliser la pose. Dès que l'appui est relâché, l'obturateur se ferme. Or, il n'est pas possible en standard d'utiliser un déclencheur souple à blocage sur le CP990. Dommage, dommage : il faut laisser le doigt appuyé sur le bouton poussoir pour réaliser l'image, ce qui n'est pas toujours confortable et peut générer des vibrations. Il existe des accessoires mécaniques qui permettent d'adapter un déclencheur souple (assez facile à construire soit-même par ailleurs), mais bon, on aurait aimé une possibilité de pose T. A noter de plus que Nikon promet une commande électrique de la pose pour le CP990, mais celle-ci n'est toujours pas disponible au moment de l'écriture de ces lignes (septembre 2000). |
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Les images ci-dessus révèlent une caractéristique importante du CP990. Lorsque le temps de pose augmente pour obtenir une exposition équivalente à celle du CP950 on note l'apparition d'un notable courant d'obscurité (les non spécialistes du CCD parlent ici de bruit). Ce phénomène est bien réel (on observe une multitude de points "chauds" dans l'image) et est même évoqué à demi-mot dans la notice du CP990 ! On peut imaginer éliminer le signal thermique en effectuant des poses d'obscurité, comme nous savons le faire avec nos caméras astronomiques, puis en utilisant un logiciel spécialisé dans le traitement des images astronomiques (on voit ici tout l'intérêt de pouvoir sauvegarder les images en format TIFF afin de rendre possible ce type de traitement). Mais la correction n'est que partielle et le bruit thermique (le vrai) fini par dégrader l'image au final. Très mauvais point pour le CP990 donc ! On mesure au passage l'excellence du CCD équipant le CP950, qui supporte des temps de pose de 8 secondes avec pratiquement aucun points chauds dans l'image. Pour nos images tests, la température ambiante était relativement basse, de l'ordre de +10°C (j'avais pris la précaution de laisser à l'extérieur le CP990 avant de réaliser la prise de vu). Mais il faut savoir que lorsque le CP990 est utilisé à la température ambiante de +24°C, l'image est quasi inexploitable à mon point de vu au bout d'un temps d'exposition de 2 ou 3 secondes. Quand on ajoute le fait que la sensibilité intrinsèque du CP990 est notoirement inférieure à celle du CP950, on voit que la situation est loin d'être brillante pour le plus cher des deux photoscopes. Passablement scandaleuse évolution de la part de Nikon sur ce produit ! Je vais revenir sur le problème du courant d'obscurité plus loin en montrant en pratique comment limiter les dégâts avec le CP990. Les images ci-après illustrent la solution la plus simple. Pour compléter l'histoire, il est bon de préciser que quasiment tous les photoscopes 3.3 Mpixels aujourd'hui sont équipés du même CCD : un Sony HDA (haute densité de pixels). Ce CCD qui délivre une image de 2048x1536 pixels utiles, a d'après mes estimations une surface de 17.2 x 12.9 mm2. Compte tenu de la disposition des pixels colorés, j'estime par ailleurs que la taille des pixels est de 4 microns environ (ce n'est pas gros). Que vous achetiez les modèles derniers cri chez Olympus (C-3000), Sony (DSC-S70), Toshiba (PDR-M70)... vous aurez droit au même CCD, et donc à la même horreur ! Le gros responsable est donc Sony qui a produit ici un véritable veau pour nous astronome. Je n'ai pas fait de tests, mais avec l'appareil Sony DSC-S70 par exemple, qui autorise des poses jusqu'à 8 secondes, mais je suis persuadé que l'image est autant perturbée que sur le CP990 par le signal d'obscurité. Qu'il était bon le temps du sensationnel CCD équipant le CP950. Ne pas jeter cet appareil si vous en possédez un, c'est une pièce de qualité qui va devenir rare. A noter que cette évolution dans la qualité de l'image est souvent passée sous silence par les "testeurs" ou en tout cas, largement sous-évalué. Pas très sérieux. |
A gauche un détail de l'image CP990 posée 60 secondes. Remarquez le signal d'obscurité qui se manifeste sous la forme d'une multitude de points chauds. A droite, la même image après un filtrage médian sous Paint Shop Pro version 6.0 (menu Image, sous-menu Bruit, puis commande Coupe médiane). Le filtrage à bien améliorée notre image mais en dégradant sensiblement sa résolution. Ceci est plus flagrant sur les étoiles puisque le filtrage médian à tendance à les gommer puisque se sont des objets ponctuels). |
Image CP990 réalisée avec l'optique complémentaire grand-champ (remarquer la distortion de l'antenne TDF). La pose au clair de Lune est de 60 secondes à f/d=2.5 et l'appareil est simplement posée sur un pied. Le courant d'obscurité a été réduit en utilisant un filtrage médian. La constellation de la Lyre est visible en haut de l'image (cliquez dessus pour agrandir en plein format). L'image est relativement correcte car la temérature est ici assez basse, de l'ordre de 10°C. L'affaires se corse lorsque la température est plus élevée comme le montre les images ci-après... |
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Une alternative plus efficace pour réduire le courant d'obscurité est de soustraire à l'image brute une carte du courant d'obscurité comme on le fait couramment en imagerie astronomique. Cette carte du courant d'obscurité est une image réalisée dans l'obscurité totale avec un temps de pose identique à l'image à traiter et avec si possible la même température de CCD. Cette opération est possible avec le CP990 (mais aussi le CP950 au besoin) car les images peuvent être sauvegardé en format TIFF (format sans compression). Avec le CP990 il est crucial de réaliser la carte d'obscurité très rapidement après la prise de vue astronomique car l'électronique chauffe notoirement avec pour conséquence une augmentation rapide du signal thermique du CCD. Il est sage en outre, entre deux couple de prise de vue d'éteindre l'appareil quelques minutes pour bénéficier lors de l'acquistion des images suivante d'un siganl thermique minimal. Voici le genre de précautions à prendre avec le CP990 (à moins d'ajouter une source de froid externe sur le corps du photoscope, il faut laisser faire la nature). Pour le traitement j'utilise IRIS en important l'image les images couleurs 24 bits avec la commande LOADTIFF24. Les 3 plans couleurs sont alors traité individuellement en utilisant le format d'images astronomiques FITS. Au besoin, on exploite la commande OPT pour ajuster au mieux le niveau de la carte d'obscurité à l'image à traiter. A la fin du processus l'image 24 bits couleur est reconstituée avec la commande TRICHRO et sauvegardée avec la commande SAVEBMP. |
Pose de 60 secondes traitée par soustraction du courant d'obscurité sous IRIS. Le CP990 est cette fois montée sur une monture équatoriale (super-polaris) ce qui permet de garder les images d'étoiles ponctuelles et accroitre ainsi la détectivité. Le CP990 est utilisé avec le complément optique grand-champ. Cliquez sur l'image pour agrandir. |
Agrandissement de l'image précédente centrée sur la constellation de la Lyre (la distance focale de l'optique est équivalente à celle d'un objectif de 25 mm utilisé avec le format photographique 24x36). On remarque que la couleur des étoiles est bien visible (par exemple l'étoile Lambda Lyre de couleur rouge qui est de type spectral K5). On peut apercevoir sur cette image des étoiles de magnitude 7.5. |
La constellation de la Lyre photographiée avec un temps de pose et la plus longue focale possible de l'objectif du CP990 (équivalent d'une focale de 115 mm avec le 24x36 photographique). L'image est sauvegardée en format Hi et traitée par soustraction du courant d'obscurité. Noter la finesse des étoiles (l'étoile Epsilon Lyre est très bien résolue). La largeur à mi-hauteur (FWHM) est de 2,2 pixels. L'examen à pleine résolution de cette image (cliquer dessus pour cela), révèle que l'optique de mon CP990 souffre d'une légère coma. Une ou plusieurs lentilles ne sont pas correctement centrées. Fort heureusement le défaut est raisonnablement faible. On voit sur cette image des étoiles de magnitude 8.1. En additionnant 4 ou 5 images de ce type on doit pouvoir atteindre la magnitude 9. De quoi se constituer un petit atlas des constellation bien sympathique (un projet de club idéal pour apprendre le ciel). |
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A gauche, M45 (les Pleïades) observé en 60 secondes avec la focale de 24 mm (équivalent d'un objectif de 115 mm pour un 24x36). Le défaut optique discuté dans la légende de l'image précédente est plus marqué ici pour une raison incomprise (excentrement aléatoire du zoom ?). A droite, le même objet observé avec le complément optique téléobjectif TC-EC2 (focale équivalente 24x36 de 230 mm). Le résultat est ici carrément catastrophique en raison d'une très forte aberration de l'optique. Le gain en résolution n'est même pas flagrant après l'ajout du télé ! La magnitude limite est de 8.2 dans les deux cas (l'image aurait dû être plus profonde avec le complément optique, mais la mauvaise qualité de l'optique ruine tout espoir). |
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L'optique de base du CP990 apparaît correcte, mais pas exceptionnelle tout de même en raison d'une possible déficience du contrôle qualité de Nikon (j'ai eu l'occasion de tester pas mal d'optiques photographiques traditionnelles et j'admet qu'il est rarissime qu'elles soient centrées, mais ce n'est pas une excuse). Il faut reconnaître que je manque de recul dans le domaine, mais on rêve d'un CP990 avec l'objectif Carl Zeiss Vario-Sonnar équipant par exemple le Sony DSC-S70. Ce dernier est considérablement plus lumineux que l'objectif du CP990 (f/2 pour le Sony et f/3.5 en gros pour le CP990). D'après les dire, la qualité image produite par l'objectif Zeiss est superbe. Est-ce que le prestige d'une marque influence les opinions ? Difficile de trancher tant que l'on n'a pas vu et comparé par soit même (le test des étoiles est le meilleur de tous !). Le complément optique grand-champ WC-E24 s'avère d'une très bonne qualité si ce n'est une forte distortion, cependant normale pour ce type d'optique. En revanche le complément optique TC-E2 (du moins mon exemplaire) fourni une qualité image difficilement acceptable. Compte tenu du rapport d'ouverture plus favorable pour le Sony S70 par rapport au CP990 et compte tenu du fort courant d'obscurité du CCD équipant ces deux appareils, il apparaît que le Sony doit être notablement meilleurs pour l'imagerie faible flux (avec le Sony S70 le temps de pose est plus court pour une même scène et donc le signal thermique est moins gênant). A confirmer par des tests. |
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Par rapport au CP950, le CP990 apporte quelques éléments de confort pour l'observation astronomique. Outre la gamme de temps de pose étendue (jusqu'à 60 secondes), il faut souligner que le CP990 conserve tous ces réglages en mode M-Rec après l'arrêt de l'appareil (y compris par exemple la dernière position du zoom). Mine de rien, c'est un progrès important : je ne compte pas le nombre d'images que j'ai raté en cours de nuit avec le CP950 du fait que j'avais oublié de configurer un des nombreux paramètres permettant de réaliser une image en basse lumière après la mise sous tension. Un vrai plus pour le CP990, qui montre que Nikon est attentif aux revendications des clients. J'ai aussi particulièrement apprécié le mode zoom sur l'écran de contrôle qui permet d'aller fouiller sur le terrain le moindre détails des images acquisent pour repérer un éventuel défaut. Très pratique et facile à utiliser. Une nouveauté du CP990 particulièrement réussie. Un authentique gag sur le CP950 a été corrigé sur le CP990 : il est a présent possible de changer la carte mémoire (type CompactFlash) en laissant l'appareil sur son trépied. Cela facilite vraiment la vie. A noter que le CP990 intégre à présent une interface USB alors que le CP950 n'en possède pas. Cette interface USB n'a posée aucun problème d'utilisation avec des PC équipés de Windows 98 et Windows 2000. L'ergonomie générale a été revue et on apprécie le bouton à 4 directions pour ce promener dans les menus. Ces derniers ont aussi gagné en clarté et logique. Malgré la quantité assez époustouflante de fonctionnalités on arrive a s'y retrouver sans trop de mal. Par exemple, l'accès au réglage de la balance des blancs est immédiat et un régal. A noter sur le CP990 un large choix de possibilité de prise de vue, notamment un mode rafale, pratiques pour l'imagerie planétaire afin de sélectionner les meilleures images vis-à-vis de la turbulence et aussi un mode auto-bracketing (sélection de la meilleure exposition). Il est possible aussi de faire des petits films, mais le CP990 est en retrait par rapport à d'autres produits concurrent sur ce point. Mais c'est tout de même bien d'avoir intégré cette fonction. Il y a bien sur les caractéristiques communes des CP950 et CP990 qui restent toujours appréciables. Par exemple le corps en deux partie qui donne une allure si particulière à cette gamme. Cela peut dérouté j'en convient, mais à l'usage le confort d'utilisation est au rendez-vous. La maniabilité de cet appareil est étonnante, il est possible de photographier dans des angles impossibles. Si vous faites de la macro, la disposition en deux corps apparaît extrêmement productive. Il en est de même lorsque vous montez le CoolPix sur un télescope... L'objectif rotatif n'est absolument pas un gadget. Autre point particulièrement réussi sur les CP950/CP990 : le mode macro qui permet de photographier jusqu'à une distance de 20 mm. Les images sont superbes. La macro peut avoir une application en astronomie car c'est un moyen de photographier le plan focal d'un télescope, par exemple pour l'imagerie planétaire. |
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Les Nikon CP950 et CP990 ont une gamme commune d'objectifs interchangeables, ce qui est bien. Je recommande de ce procurer le complément grand-angle, qui est de bonne qualité et pratique dans de nombreuses situations. Difficile de s'en passer. On peut en revanche oublier le compléments téléobjectif, qui est en plus de mauvaise qualité. Le filetage en avant de l'objectif facilite l'adaptation de l'appareil au foyer d'un télescope. Encore un bon point. Mais attention, avec de telles optiques, la prise de vue au flash intégré est quasi impossible : l'objectif perturbe totalement le dispositif permettant d'ajuster le temps de pose. Les images sont toujours mauvaises au flash avec un complement optique. Très moyen Monsieur Nikon ! |
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Pour finir cet article, quelques images pour le fun réalisées au Pic du Midi au mois d'aout 2000 qui mettent en évidence quelques possibilités du CoolPix 990 : |
Filé de nuages à l'avant de la constellation du Cocher. Temps de pose de 45 secondes au moment de la pleine Lune. |
Rotation de la coupole du T1M lors d'une pose B de 60 secondes au clair de Lune. Le télescope devient alors visible dans sa globalité, un peu comme si on avait gommé la coupole. L'intérieur de cette dernière est légèrement illuminée par un éclairage artificiel. Ce type d'image est très délicat a faire en photographie traditionnelle. |
Coucher de Soleil au Pic du Midi. |
Coucher de Soleil au Pic du Midi. On ne s'en lasse jamais ! |
Vol de vautours au petit matin. Un des spectacles qu'offre le Pic du Midi à l'observateur persévèrent. |
Au premières loges pour observer les éclairs. Le CP990 déclenche vite (un bon point à noter) mais ici, la chance a eut sont rôle. |
Ambiance au Pic du Midi par temps d'orage. Le CP990 est ici en pose (8 secondes) et durant ce laps de temps un coup de foudre c'est manifesté, qui est à l'origine de la couleur bleu à visible travers les fenêtres. |
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En conclusion : Le CP990 est un appareil cher (près de 10.000 F). Est-ce justifié ? Compte tenu de la qualité image générale, compte tenu du nombre de réglages possibles (vous pouvez choisir la zone sur laquelle agit l'autofocus par exemple ou encore sélectionner le noir et blanc pour photographier des documents papier) et compte tenu des performances brutes (appareil répondant rapidement au déclenchement ce qui est agréable et une condition par toujours rencontrée sur les photoscopes, possibilité de faire une focalisation manuelle très précise, la robustesse du boitier en magnésium, etc), oui peut être. Il faut reconnaître que pour une utilisation standard, il s'agit d'un photoscope très bien pourvu, mais restant simple et fort agréable. A signaler une notice d'utilisation papier bien faite et complète. Mais il existe des appareils moins chers pouvant convenir pour une exploitation de tous les jours et pour des utilisateurs n'exigent pas ce niveau de réglages quasiment professionnel. Les choses se gâtent lorsque l'on aborde la problématique de l'observation astronomique. Dans cette situation le CCD du CP990 est une déception, mais les appareils concurrents pour un même nombre de pixels (3.3 Mpixels) ont strictement le même problème. Au prix de pas mal de précautions (utilisation par nuit froide ou en cherchant à refroidir le photoscope par un autre moyen, en traitant minutieusement des images...), la pose B du CP990 permet de faire des images du "ciel profond" et quelques effets intéressants. Mais quelle occasion manquée. L'optique du CP990 n'est pas une foudre de guerre en matière de rapport d'ouverture et l'objectif souffre de problèmes d'excentrement de lentilles. Là encore on pouvait espérer mieux compte tenu du prix et de la marque. Mais il est vrai, les astronomes sont des gens extrêmement tatillons ! Si vous possédez un CP950, je ne pense pas que le passage au CP990 soit une opération rentable. Si vous ne possédez pas de photoscope, mais que vous êtes un photographe perfectionniste (mais pas assez fortuné pour acquérir un D1 par exemple), le CP990 fait partie des appareils à étudier de près. Il faut du temps pour faire le tour de toutes les possibilités et cela n'est pas désagréable. Pas grand chose à redire du coté fonctionnel donc, Nikon a sortie ici le grand jeu. Si vous cherchez un appareil de qualité mais moins pointu, tout en conservant des possibilités de prise de vue de scènes astronomiques, essayez de tester les appareils équipés de l'objectifs Zeiss vario-sonnar, tel le Sony DSC-S70. Le forte ouverture de cet objectif est sans aucun doute un atout. |
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Quelques adresses Web utiles : Une magazine Web sur l'imagerie
numérique (bons tests et en français) :
Pour un comparatif bien fait des
principaux appareils numériques : Pour une liste de liens concernant
les appareils Nikon : Le site officiel de Nikon en Europe.
Vous pouvez notamment télecharger la dernière version
du logiciel interne du CoolPix 990 (possibilité de déclencher
via un télécommande, amélioration de la vitesse
d'affichage des images en mode Hi, etc). Ce logiciel est copié
dans le CP990 via l'interface USB) : Il existe une liste de diffusion
concernant les appareils numériques Nikon :
Vous pouvez acheter des accessoires
et notamment des bagues de fixation de l'appareil sur le télescope
à l'adresse suivante : |