TEST DE LA
CAMERA VIDEO WATEC 120N
dans
la perspective d'applications en autoguidage et pour l'observation d'occulations
d'astéroïdes
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La caméra testée est le modèle Watec 120N (Version CCIR) équipée d'un CCD Sony ICX-418ALL (1/2"). La spécificité de cette est caméra est d'autoriser l'équivalent de poses longues, jusqu'à 10 secondes environ, en accumulant de nombres trames vidéo successives (jusqu'à 256). La caméra a été testée le 18 novembre 2005 dans l'observatoire urbain de l'auteur (Castanet, proche de Toulouse), en période de pleine Lune (la magnitude limite à l'oeil était de 3 environ). La température extérieure était de 4°C. La caméra était connectée à l'ordinateur au travers d'un numériseur (grabber) GrabBeeX USB2. Le logiciel Iris est utilisé pour l'acquisition (mode monocoup, pas d'AVI) et le traitement.
De gauche à droite,
la WAT-120N, la WAT-902H2, la WAT-902H.
Le champ observée
est bien une région photométrique bien connue dans l'amas ouvert M67 (le "dipper asterism"),
voir
- M. Joner & B. Taylor, PASP 102, 1004 (1990)
- C. Chevalier and
S.A. Ilovaisky, A&AS, 90, 225, (1991)
Aucun filtre spectral est utilisé, aussi les résultats n'ont pas une valeur photométrique rigoureuse. Ils sont seulement représentatif de la magnitude limite dans la perspective d'observer des occultations d'étoiles par astéroïdes ou de réaliser de l'autoguidage sur objets faibles.
L'amas
ouvert Messier 67. Le "dipper asterism" est près du centre du champ.
Le nord est en haut.
L'image a été obtenu avec un lunette Takahashi DSQ-106
(diamètre de 10,6 cm) et une caméra vidéo Watec 120N.
Il s'agit de l'addition
de 10 images individuelles posées chacune 10.24 s (mode interne d'accumulation
de 256 trames).
L'addition et faite après avoir soustrait à chacune d'elle
une image du maître du signal d'obscurité.
Le gain de la caméra est réglé
au point milieu du bouton.
Détail
de la zone photométrique de M67. La magnitude V de quelques étoiles est
indiquée.
Image acquise avec un télescope Celestron 11 (diamètre de 28 cm)
à F/10 et une caméra Watec-120N.
Addition de 3 images posées chacune 5,12
secondes (mode interne 128 trames).
Les images ci-dessous montrent le champ de M67 en fonction du temps de pose. Elles ont été prise avec un Celestron 11 au foyer F/10. Le gain est réglé sur la position maximale (HI). Le signal thermique est soustrait de chaque image (la carte maître du signal d'obscurité est la somme médiane de 20 images individuelles exposée avec le même temps d'intégration que l'image à corriger). Le seeing était très mauvais durant l'observation, de l'ordre de 5 à 6 seconde d'arc. Seule la meilleure image des séquences acquises est présentée ici.
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Une
seule trame exposée 10,24 secondes (256 accumulations interne)
La table suivante résume la magnitude limite trouvée en fonction du temps de pose. La magnitude raisonnable est la magnitude de limite de détectabilité à laquelle on a soustrait 1,5 (une magnitude requise pour observer avec une assez bonne précision une occultation ou réaliser un bon autoguidage).
WAT-120N au foyer d'un télescope Celestron 11 (D=28 cm)
Période vidéo (ou temps de pose) |
Magnitude limite V |
Magnitude limite raisonnable |
0.02 sec |
10.4 |
8.9 |
0.08 sec |
12.6 |
11.1 |
0.16 sec |
13.2 |
11.7 |
0.32 sec |
13.5 |
12.0 |
0.64 sec |
13.8 |
12.3 |
1.28 sec |
14.5 |
13.0 |
2.56 sec |
15.1 |
13.6 |
5.12 sec |
15.4 |
13.9 |
10.24 sec |
15.7 |
14.2 |
La même table, mais pour une observation avec une lunette FSQ-106 :
WAT-120N au foyer d'une lunette FSQ-106 (D=10.6 cm)
Période vidéo (or temps de pose) |
Magnitude limite V |
Magnitude limite raisonnable |
0.08 sec |
10.5 |
9.0 |
0.16 sec |
11.4 |
9.9 |
0.32 sec |
13.1 |
11.6 |
1.28 sec |
13.8 |
12.3 |
2.56 sec |
14.1 |
12.6 |
Comparison entre la Watec 120N et la Watec 902H / Watec 902H2
La
WAT-902H et la WAT-902H2 (supreme) sont des caméras vidéo haute sensibilité.
Le flux vidéo est celui classique des caméras de ce type.
Les images
ci-après montrent le champ de M67 observé avec la Watec 902H et la Watec 902H2
au foyer du Celestron 11 :
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Première
conclusion : le gain automatique en position maximale n'est pas une très bonne
idée en observation du ciel profond avec ce type de caméra (pour des réglages
identiques, les caméras 902H et 902H2 ont des performances tout à fait similaires
- l'écart de prix ce justifie bien peu).
Seconde
conclusion : la détectabilité de la WAT-902H et celle de la WAT-120N sont très proches
si cette dernière caméra est réglée sur un temps de pose de 0.08 seconde, voir
les images ci-après :
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A propos de l'observation du "ciel profond"
Correction du signal thermique
Somme médiane
de 10 images individuelles exposées chacune 10,24 s (mode interne 256 accumulations
- réglage du gain à mi-course).
Noter la présence d'une trame verticale parasite
et de pixels chauds. Cette image est l'image maître du signal d'obscurité (image
dite du dark).
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Le responsable du tramage vertical fixe est probablement le grabber utilisé car le phénomène est indépendant du gain donné à la caméra (donc probablement externe à celle-ci). Pourtant la qualité du numériseur est essentielle pour le résultat final. Certains dispositif sont meilleurs que d'autres. Le type d'interface avec l'ordinateur peut avoir son importance (USB ici, mais on trouve des cartes PCMCIA pour la numérisation (grabber IMPERX par exemple). Certains camescope avec entrée S-Vidéo peuvent aussi être employés.
Le
modèle de grabber utilisé pour les présents tests.
Certains exemplaires d'un même modèle ont même des performances différentes, comme le montre les images suivantes réalisées avec 3 exemplaires du GrabBeeX USB2 (les défauts semblent impressionnant, mais il faut noter que la non uniformité ne représente qu'une variation de 1 pas de quantification, avec un écart type de 0,4 ADU). Ces images sont la somme de 20 trames successives :
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Note important
Positionner toujours le bouton GAMMA du boîtier de commande sur la position OFF. Ceci est nécessaire pour le traitement d'images. Dans le cas contraire, la correction du signal d'obscurité n'est pas effective comme le montre les images ci-après.
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La meilleure solution pour atténuer une trame fixe que l'on ne peut supprimer la source est de décaler légèrement le télescope d'une pose à l'autre (technique du diphering). Par simple effet de moyennage, le défaut est corrigé lors de la composition des images (après avoir bien sur registré les images).
Accumulation de 30 x 10,24 s pose diphered.
Gain en position milieu.
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Si le tramage est définitivement présent dans l'image traitée, un filtrage dans le domaine fréquentiel peut être la solution de dernière chance...
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Le boîtier de contrôle de la Watec 120N.
Quelques applications
Autoguidage sur étoiles faibles pour la spectrographie
La
caméra WAT-120N est ici utilisée pour centrer et guider une étoile sur la fente
d'entrée du spectrographe LHIRES.
Un caméra WAT-902H associée à un téléobjectif photographique est employé comme
chercheur électronique.
Autoguidage stellaire avec la WAT-120N. La fente d'entrée du spectrographe
est le ligne horizontale sombre faiblement visible.
Balayage de la surface
solaire
Mode spectrohéliographe de
LHIRES
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